mercredi 5 décembre 2012

Fermeture honteuse du lycée français

Dans cet article : les photos que vous ne verrez plus.

Le lycée français Sadi Carnot de Diego-Suarez va fermer et bien malin celui qui peut dire pourquoi. A l'AEFE, on ne semble pas pressé d'assumer une décision qui déshonore la France.

N'hésitez pas à signer la pétition demandant de revenir sur cette fermeture du lycée français de Diego.

NON A LA FERMETURE DU LYCÉE FRANCAIS SADI CARNOT
DE DIEGO SUAREZ (MADAGASCAR)

Les parents d'élèves refusent la fermeture du lycée Sadi Carnot signifiée par un représentant de l'AEFE en octobre dernier qui engendrerait une mise en danger évidente des enfants qui devront être scolarisés à 1 200 kilomètres de leur domicile, un coût que beaucoup de parents ne pourront pas assumer (frais de transport et de pensionnat) et une dégradation de l'économie locale déjà bien affaiblie par la crise politique.
LA FERMETURE DU LYCÉE EST L'ABANDON PAR LA FRANCE DES FAMILLES D'EXPATRIÉS ET DE CELLES BÉNÉFICIANT DE LA COOPÉRATION.

En octobre dernier, la proviseure m'a confié qu'elle était pessimiste. Lorsque j'y serai de nouveau fin février, je crois que toute chance d'arrêter le rouleau compresseur de la bêtise aura disparue.
A moins que les médias qui, depuis 3 semaines, nous servent chaque jour un nouvel épisode de l'émission de télé-réalité "Combat de coqs à l'UMP" consentent enfin à parler des vraies questions sur le monde de demain, à commencer par l'avenir de la jeunesse. La jeunesse française qui vit à l'étranger par exemple.
Je constate depuis déjà 2 ans que le risque de fermeture fait fuir. Je connais des profs qui ne demandent pas leur mutation pour Sadi Carnot de peur de n'y rester qu'un an ou 2. D'autres se préparent au départ pour un autre pays. Tout se passe comme si l'AEFE avait compté sur cet effet de démobilisation pour fermer plus facilement. Prétexter que les effectifs constituent un inconvénient pédagogique à propos d'un lycée qui fait 100 % d'admis au bac dénote un culot phénoménal. Les effets sur l'économie, le chômage et l'insécurité ne vont pas tarder à se faire sentir (augmentation du chômage local et de l'insécurité déjà constatée dans le passé après des fermetures d'établissements français). La désinvolture vis-à-vis de la francophonie indigne car l'AEFE a paraît-il dans ses missions le rayonnement de la culture et de la langue françaises. Et là, elle prend aux pauvres pour donner aux riches, elle nie l'histoire de la francophonie pour complaire à La Chine et à l'Inde (ô ! Droits de l'Homme !) en leur offrant à chacune 1 poste de prof. Oui, 1. Et si demain la base aérienne de Cap Diego est remise en service, si, comme c'est probable, le tourisme est relancé dans la baie, si la crise politique malgache se résout, la France rouvrira à grands frais le lycée de Diego ? ce pilotage à vue s'appelle amateurisme.

Diego-Suarez était encore une ville française en 1973 ; les malgaches y sont francophiles et francophones ; l'annonce de la fermeture du lycée crée un séisme pour eux et pour la communauté française dans toute la région. Ce ne sont pas seulement les parents qui ont des enfants en lycée qui vont partir dans un autre pays , ce sont ceux des élèves du collège et du primaire : pourquoi rester dans une ville qui ne pourra plus, dans peu d'années, scolariser les enfants actuellement en primaire ? Antananarivo dont la surpopulation s'aggrave sans cesse dramatiquement, polluée, asphyxiée, où prolifèrent les trafics de drogue, la prostitution, les agressions violentes, ne sera choisie par presque aucune des familles pour y envoyer leur fils ou leur fille de 15 ans. Très très peu de parents peuvent payer l'avion à leur enfant, ce sera le taxi-brousse, c'est-à-dire 22h de piste (1200 kms). Avec les risques d'accidents de la route et d'attaques par les dahalos que ça signifie, très peu de parents accepteront de prendre ce risque.

Dans sa lettre à la Secrétaire d'état Hélène Conway le 24 novembre, le député Jean-Daniel Chaoui écrit :
"Le contexte défavorable prévalant actuellement à Madagascar aurait du, à mon sens, retenir cette décision. D’une part, la grande île traverse depuis 2009 une crise politique et économique qui affecte sensiblement le réseau AEFE : ce point est conjoncturel. D’autre part, ces deux dernières années ont déjà vu le réseau des établissements français de province amputé de trois écoles primaires et d’une section lycée. Convenons que cela représentait déjà un traumatisme pour la communauté française de la grande île. L’émotion suscitée par cette nouvelle annonce est donc très vive tant au niveau des parents, élèves, enseignants qu’au niveau des autorités et de la population malgache. Madagascar compte le plus grand nombre de ressortissants français sur le continent africain juste après le Maroc. Madagascar est le seul pays africain qui a une frontière commune avec la France en raison de la Zone Économique Exclusive grâce à Tromelin, aux îles Glorieuses et aux îles Éparses. Enfin, n’oublions pas la proximité de la Réunion et de Mayotte. Diego-Suarez, crée par les Français verrait à travers la fermeture du Lycée Français, la fin des relations séculaires entre les deux pays. Ce contexte difficile s’alourdit encore du projet de «restructuration du Consulat » de cette ville dans les tous prochains mois, avec une nouvelle organisation administrative dirigée par un Consul honoraire. Notons que la même évolution consulaire doit affecter les villes de Majunga et de Tamatave. Ces trois villes ont, chacune, des populations françaises avoisinant les 2000 personnes dont une partie importante est en difficulté sociale. L’incompréhension et le sentiment d’injustice sont grands parmi nos compatriotes devant la brutalité des décisions récentes et la continuité d’une politique « de fermeture » engagée par le gouvernement précédent"
Article extrait du blog de Jean-Claude Jørgensen (membre de notre blog)

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