samedi 1 décembre 2012

Les dessous de Dame France seraient-ils sales ?

Les missions de l’AEFE (agence pour l’enseignement français à l’étranger), établissement public national à caractère administratif placé sous la tutelle des ministères chargés des affaires étrangères et de la coopération, a pour mission :
  • d'assurer, en faveur des enfants de nationalité française résidant à l'étranger, les missions de service public relatives à l'éducation;
  • de contribuer au renforcement des relations de coopération entre les systèmes éducatifs français et étrangers au bénéfice des élèves français et étrangers;
  • de contribuer, notamment par l'accueil d'élèves étrangers, au rayonnement de la langue et de la culture françaises;
  • d'aider les familles des élèves français ou étrangers à supporter les frais liés à l'enseignement élémentaire, secondaire ou supérieur de ceux-ci, tout en veillant à la stabilisation des frais de scolarité.
  • de préparer aux examens et aux diplômes français dans des conditions équivalentes à celles des établissements de l’enseignement public en France.
Or, le travail de sape qu’elle a entreprit depuis 2008, année où commencent les menaces de fermeture, démontre qu’elle ne remplit pas son rôle. La concertation prévue avec l’ensemble des acteurs en janvier 2011 n’a pas eu lieu et la décision de fermeture a été prise de façon unilatérale. Le 18 octobre 2012 monsieur Lledos, coordinateur délégué de la direction de l’AEFE pour l’Océan Indien, est venu annoncer la condamnation définitive du lycée. Les efforts fournis par l’association des parents d’élèves pour maintenir le fonctionnement de l’établissement : augmentation des frais de scolarité, réduction du personnel résident, création d’un internat, travaux de modernisation, n’ont servi à rien. Pourquoi avoir utilisé le miroir aux alouettes ? Pour mieux piéger les pauvres gens qui se sont démenés pour réaliser les demandes qui leur avaient été faites ? En novembre 2012, ce même monsieur Lledos rencontre les enseignants et leur demande de procéder à des demandes de réintégration ou de postes alors même qu’aucune décision officielle n’a été prise concernant la suppression de leur poste. Il pousse donc les enseignants a demander eux-mêmes leur départ. Ceux qui ne souhaitent pas partir, se retrouvent en situation de remise en cause de leur contrat. Donc, avec quelle facilité l’AEFE va pouvoir dire aux parents d’élèves qu’elle ne dispose plus du personnel nécessaire pour maintenir la section lycée. C’est l’AEFE qui a elle-même amené le ver dans le fruit. L’incertitude sur la pérennité du lycée et l’augmentation des frais d’écolage ont provoqué le départ et le renoncement de nombreuses familles.
Dans un contexte déjà difficile, voir même insupportable pour certains, la fermeture de ce lycée sonne comme le glas. Les mesures financières d’accompagnement ponctuelles et exceptionnelles proposées aux élèves malgaches semblent bien insuffisantes comme par exemple 2 billets d’avion  aller-retour, soit un dans l’année et un pour la rentrée et les grandes vacances. Auraient-elles pour but de créer des divisions, ne seraient-elles pas discriminatoires, ne seraient-elles pas tout simplement injustes et inhumaines ? Comment envisager que des parents ne voient leurs enfants adolescents qu’une fois dans l’année ?
Alors que cherche la France ? A-t-elle conscience que des familles seront contraintes de déménager, que d’autres n’auront pas les moyens d’assumer les frais de scolarité, que d’autres, et surtout les anciens encore très attachés à la langue et à la culture françaises, verront une fois de plus la confirmation de leur triste sort ? Ce qui attire les expatriés français à Madagascar est précisément cet attachement à la langue française. Tout le monde, ou presque à Diego Suarez, parle français. Quand on a la chance de converser avec des malgaches ayant vécu la colonisation, beaucoup d’entre eux ont les larmes aux yeux car ils regrettent cette époque là. Que vont-ils penser et dire aux générations de maintenant et futures ? La France se soucie bien peu de ceux qui l’ont aidée dans le passé bien noir qu’elle a traversé. Elle tarde bien trop à récompenser les populations étrangères qui étaient en première ligne et dont elle s’est servie sans scrupules. Faut-il qu’un scandale arrive pour qu’elle daigne enfin s’intéresser à ce qui se passe ici ? Il est si facile d’adresser des excuses, d’essayer de se faire pardonner ! Mais ne serait-il pas plus simple encore de faire les choses nécessaires à temps ? La France ne voit-elle pas les conséquences économiques et culturelles catastrophiques que va engendrer cette fermeture ? Ou le souhaite-t-elle ?
Madame France, réagissez, il n’est pas trop tard.
                                                                                            

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